27/06/2025
Les professionnels du recrutement et des ressources humaines s’interrogent depuis longtemps sur les aspirations des jeunes générations au travail. Si le contexte évolue, leurs priorités profondes restent étonnamment constantes. Entre désir de sécurité financière, quête de sens et recherche de bien-être, les jeunes actifs redéfinissent les contours de l’emploi.
Les dernières données issues de l’étude mondiale Deloitte 2025 confirment une tendance bien connue des RH : les jeunes ne se satisfont plus d’un emploi purement alimentaire. Leur engagement professionnel repose désormais sur un équilibre subtil entre rémunération suffisante, alignement avec leurs valeurs, et qualité de vie.
En France, plus de la moitié des jeunes interrogés, toutes générations confondues, affirment que la totalité de leurs revenus est absorbée par leurs dépenses courantes. L’absence de marge de manœuvre financière alimente un stress latent, auquel s’ajoute une inquiétude croissante face au coût de la vie : près de la moitié des Milléniaux et des membres de la Génération Z citent ce facteur comme une menace directe pour leur santé mentale.
Si les attentes salariales restent importantes, le bien-être professionnel occupe aujourd’hui une place tout aussi cruciale. Un nombre significatif de jeunes déclarent souffrir d’un stress chronique, souvent lié à l’environnement professionnel. Parmi les principaux déclencheurs : le manque de reconnaissance, les horaires excessifs et l’absence de soutien managérial.
Les jeunes salariés attendent un changement de posture de la part de leurs supérieurs hiérarchiques. Ils recherchent des managers bienveillants, capables de les guider, les accompagner, et de jouer un rôle actif dans leur progression professionnelle. L’autorité traditionnelle laisse place à une approche plus humaine et collaborative.
Au-delà du salaire et du confort, le sens du travail devient un critère de décision incontournable. La majorité des jeunes interrogés déclarent accorder une importance capitale à la mission et aux valeurs de l’entreprise. Ce besoin de cohérence se traduit par des actes concrets : une proportion importante de jeunes travailleurs refuse des postes ou quitte leur emploi lorsque l’entreprise ne correspond pas à leurs convictions.
Dans ce contexte, les perspectives d’évolution, l’utilité sociale du poste et la culture d’entreprise figurent parmi les critères prioritaires dans le choix d’un employeur. Il ne s’agit plus simplement de « faire carrière », mais de trouver un équilibre entre performance, utilité et respect de soi.
Les défis qui se posent aux entreprises sont nombreux : attirer, motiver et fidéliser ces profils exigeants demande une remise en question des pratiques managériales traditionnelles. Pour les recruteurs et les dirigeants, il devient essentiel d’adopter une vision plus holistique de la relation au travail. Transparence, authenticité, flexibilité et implication managériale sont désormais les piliers d’une politique RH capable de répondre aux attentes des talents de demain.
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